OTO-News (Nissan quitte Renault) – En Europe, Nissan a du retard à combler en matière de ventes de véhicules électriques. Pour éviter d’éventuelles amendes, le constructeur japonais a décidé de changer de « pool », ces fameuses associations de constructeurs qui permettent de bénéficier des crédits CO2 des autres. Désormais, Nissan fait équipe avec une marque chinoise.
S’il fallait une preuve de plus que les destins de Nissan et Renault n’ont jamais été aussi distants depuis l’affaire Ghosn, en voilà une. Le constructeur japonais a fait une nouvelle demande de « pooling » le 17 octobre dernier pour quitter l’association faite avec ses partenaires de l’alliance, Renault et Mitsubishi. Le losange, avec ses ventes en électrique et ses hybrides, permettait en effet jusqu’ici à Mitsubishi et Nissan de baisser leur note CO2 en Europe à moindre frais, en attendant que les ventes d’électriques soient suffisantes pour éviter les amendes sans faire appel à un tiers.
S’agissant des pools, nous retrouvons aujourd’hui le plus gros d’entre eux détenu par Tesla, qui compte dans ses rangs Suzuki, Toyota, Mazda, Subaru, Honda et… Stellantis. Un système de partage de crédits qui rapporte gros au constructeur américain puisqu’il a engrangé plusieurs milliards d’euros depuis quelques années.
Nissan quitte Renault pour BYD
La demande a donc été déposée le 17 octobre dernier et concerne deux pools : Xpeng et KG Mobility (anciennement Ssangyong) d’un côté, Nissan et BYD de l’autre. Le fait que Nissan quitte son association naturelle avec Renault et Mitsubishi est assez inédit pour le souligner.
Officiellement, Nissan a affirmé à nos confrères d’Automotive News qu’il avait rejoint BYD parce que le pool formé avec Renault et Mitsubishi n’était opérationnel que jusqu’à fin 2024. Pourquoi le pool avec les partenaires Renault et Mitsubishi n’a-t-il pas été renouvelé ? BYD était-il plus intéressant ? Les constructeurs restent en général discrets sur les choix de partenaires « CO2 ». Les déclarations de pools sont en tout cas valables en général sur l’année en cours. Pour éviter de subir de lourdes amendes en Europe, Nissan a donc décidé de faire équipe avec BYD qui ne vend que des voitures rechargeables, hybrides ou 100 % électriques.
Nissan va devoir faire mieux
S’il fut un temps le pionnier de la voiture électrique dans le monde avec sa Leaf, le constructeur japonais a désormais du retard à combler. L’Ariya ne fait pas de volumes suffisants pour atteindre les 20 à 25 % de mix en électrique qui permettrait à la plupart des constructeurs d’éviter facilement les amendes CO2 en Europe. Le lancement des Micra et nouvelles Leaf sont donc cruciaux pour le japonais qui est en situation de petite crise avec l’arrivée d’un nouveau directeur général, Ivan Espinosa. Débarqué en avril, il a la lourde tâche de remettre sur pied Nissan aux Etats-Unis notamment, un de ses principaux marchés. Et de maintenir le cap en Europe où la concurrence, notamment pour le Qashqai (premier SUV du genre sur le Vieux Continent), est rude.